lundi 25 janvier 2010

u~'N-down



Les extatiques Paradis sont inaccessibles. Fendant l’air de mes bras souples, j’use des dons qui m’ont été faits sans me poser de questions. Au lendemain des écueils, je me relève doucement et espère en la longévité de ce nouvel état.
Il est des murs sans limite que je me contente de franchir sans y penser. Les falaises de marbre ne sont pas fendues et y prélever un bloc convient à l’entreprise que je me suis fixée : faire naître des formes me semble impossible mais je m’applique à la tâche avec impatience.
Les contours de la taille sont très flous, je m’évertue à faire la lumière sur le sujet de mon ambition.
Voir un couple qui reste dans la pudeur, la camisole chimique détruit mes inhibitions et me laisse sur ma faim. Ça ressemble à un manque d’amour alors que je me sens en délivrer tout ce que je peux.
Le bloc commence à prendre l’apparence fugace de mes espoirs. La lumière est toute proche, un petit coup bien placé et la fusion intérieure jaillit en gerbes et rais sinueux.
De la gangue fendue émerge une luminosité changeante, puis les différentes parties se séparent.
Un torse d’homme en sort, puis sa tête et ses bras tendus saisissent tendrement l’autre corps qui s’extirpe de la matière.
La lumière change, elle diffuse maintenant un halo autour du corps de la femme.
Les deux bras de l’homme l’enlacent, elle laisse tomber sa tête en arrière, comme pour regarder la matrice dont elle surgit maintenant. Elle en mémorise chaque profil avant de rejoindre celui qui maintenant approche la tête de la sienne.
Les deux corps se rapprochent, il maintient la taille, elle est soudée à celui qui se dresse sur ses jambes, elle noue les siennes autour de celles de l’homme. Il entreprend maintenant de la soulever et de glisser son bras gauche à la pliure des genoux de sa compagne tandis que le droit enlace son dos…


Il enjambe les débris de la gangue et regarde droit devant lui, son fardeau semble ne pas lui peser…
Puis il dépose la femme à terre, leurs mains se rejoignent, un sinueux chemin se dessine devant eux, ils l’ empruntent d’ un pas tranquille.


07 12 2000